BELLES ECHAPPEES (ou... les photos de Sosso !)

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2008-01 Palais Ideal Facteur Cheval





Palais Ideal du Facteur Cheval
Palais Ideal du Facteur Cheval

Longeur : 26 m - Largeur : 14 m - Hauteur de 8 à 10 m - 3.500 sacs de chaux - 1.000 m3 de maçonnerie
Longeur : 26 m - Largeur : 14 m - Hauteur de 8 à 10 m - 3.500 sacs de chaux - 1.000 m3 de maçonnerie :



Joseph Ferdinand Cheval, plus connu sous le nom de Ferdinand Cheval et plus encore sous le nom du facteur Cheval, (19 avril 1836 à Charmes-sur-l'Herbasse, Drôme, France19 août 1924 à Hauterives, Drôme) est un facteur français qui a passé 33 ans de sa vie à édifier un « Palais idéal » et huit années supplémentaires à bâtir son propre tombeau, tous deux considérés comme des chefs-d'œuvre de l'architecture naïve.



Après l'obtention de son certificat d'études primaires, il devient, à l'âge de treize ans, apprenti boulanger, profession dans laquelle il travaille durant quelques années.


Le 12 juillet 1867, il est officiellement nommé « facteur aux postes ».


En 1869, il est affecté à Hauterives, à une douzaine de kilomètres de son village natal, ayant en charge la « tournée de Tersanne », une tournée pédestre quotidienne de 33 km.


Dès le début de ses longues tournées, qui n'avaient pas le même rythme que les tournées cyclistes ou motorisées d'un « préposé » rural du XXIe siècle, il occupe ses heures de randonnée à de longues rêveries au cours desquelles il bâtit un « palais féerique », rêveries qui ne commenceront à être concrétisées qu'une dizaine d'années plus tard.




Selon ses souvenirs, en avril 1879, durant l'une de ses tournées, le pied du facteur bute contre une pierre, manquant de le faire tomber sur le chemin. Son œil ayant été attiré par la forme curieuse de la pierre, il la ramasse et la glisse dans l'une de ses poches avec l'intention de la regarder plus tard à tête reposée.


Dès le lendemain, repassant au même lieu, il constate la présence d'autres pierres ayant des formes encore plus singulières et, à son goût, plus belles que celle qu'il avait trouvée la veille. Il se fait alors la réflexion que, puisque la nature pouvait « faire de la sculpture », il pourrait très bien lui-même, fort de ses longues rêveries préparatoires, se faire architecte, maître d'œuvre et ouvrier dans la construction d'un « Palais idéal ».


Durant les 33 années qui suivent, Ferdinand Cheval ne cesse de choisir des pierres durant sa tournée quotidienne, les portant d'abord dans ses poches, puis se munissant d'un panier, voire d'une brouette en certaines occasions. Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d'une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru, qui ne disposent pas de la vision d'ensemble qu'avait l'architecte.




Cheval passe les vingt premières années à construire la façade est de ce qu'il nommera globalement le Temple de la Nature (Le terme de Palais Idéal n'a été donné par Cheval qu'après sa rencontre avec le barde alpin Émile Roux Parassac en 1904).


On peut suivre là toute l'évolution intuitive, partie par partie, de notre architecte naïf dans l'élaboration de son Palais. C'est une évolution qui va de l'organique, telle une végétation luxuriante qui se répand autour de grottes et d'alcôves, à l'organisation symétrique d'une façade majestueuse.


Ferdinand Cheval commença tout d'abord par creuser un bassin et à former autour une cascade : la Source de Vie (1879-1881). Poursuivant vers le nord, prenant de la hauteur, il construisit une seconde cascade, la Source de la Sagesse (1881-1884). Puis vient ce grand temple à la façade symétrique et aux colonnes boursouflées, le Monument égyptien (1884-1891) qui deviendra le Temple de la Nature. À partir de 1891, comme voulant établir une symétrie de taille avec la partie Nord, Cheval s'attaque au Sud, avec l'édification du Temple Hindou (1891-1895), à la faune et à la flore exotiques, et qui finira gardé par les trois impressionnants Géants (1895-1899) (représentant César, Vercingétorix et Archimède).


« La grotte où il y a 3 géants c'est un peu de l'égyptien, en dessous on voit 2 momies que j'ai façonnées et sculptées. Ces 3 géants supportent la Tour de Barbarie où dans un oasis croissent les figuiers, les cactus, des palmiers, des aloès, des oliviers gardés par la loutre et le guépard. À la source de la vie j'ai puisé mon génie »
    — Ferdinand Cheval, 1911